Commémoration d’un jeune Ukrainien qui se serait suicidé après un ordre de quitter le territoire

Ce samedi 12/02/2022 à 14h30 des représentants d’associations de bénévoles et de travailleurs sans-papiers rendront hommage au jeune Ukrainien qui se serait suicidé ce lundi dernier. L’identité de cette personne n’est pas encore confirmée et les autorités belges n’ont pas pris contact avec l’ambassade ukrainienne.

Loïc Fraiture, du réseau Amitié Sans Frontières : “Nous ne connaissons pas avec certitude l’identité de la personne qui a sauté dans le canal. Mais il est très probable qu’il s’agit d’un jeune urkainien sans-papier. Nous voulions réagir symboliquement pour ne pas que ce drame et ce jeune soient oubliés. D’ailleurs nous avons appelé l’ambassade ukrainienne et il n’y a eu aucune démarche d’information de la part des autorités belges. Pas non plus d’appel à témoin. Il n’y a donc aucune démarche pour contacter la famille. Ça montre une politique déshumanisante…”. 

Le trentenaire aurait sauté dans le canal à Anderlecht, depuis le quai de Mariemont. Le jour-même, il aurait reçu un ordre de quitter le territoire, émanant de l’office des étrangers. Ce document a été retrouvé dans la poche de la veste qu’il aurait laissée sur le quai. “Cet acte de désespoir nous touche énormément”, dit Tarik Chaoui, porte-parole de l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation, “car nous sommes nombreux à avoir reçu le même document et nous connaissons le désespoir que cela provoque”. Et de poursuivre : “Nous sommes des milliers à travailler, à avoir fondé une famille ici, et à n’avoir plus d’attache dans notre pays d’origine, c’est très violent de nous laisser dans l’exploitation, sans aide, tout en nous ordonnant de quitter le territoire”.

“Pourtant, une autre politique migratoire est possible. Des pays tels que l’Allemagne, l’Irlande et la France nous montrent la voie. L’Allemagne donnera une chance aux travailleurs en situation de séjour irrégulier pour qu’ils puissent déclarer leur travail ou suivre une formation dans une fonction en pénurie”, ajoute le prêtre Daniel Alliët de House of Compassion.